Caractères traditionnellement associés à la notion de
végétal
"Un végétal est
immobile". C'est vrai pour certains "végétaux" (la
pâquerette, le chêne, etc.). Mais beaucoup d'entre entre-eux sont mobiles. Des
végétaux unicellulaires qui nagent (ex. Chlamydomonas).
Des diatomées et des Cyanobactéries qui rampent (ex. Phormidium). Des
cyanobactéries hélicoïdales qui avancent en tournant sur elle-mêmes et donc en
se vissant dans l'eau (exemple : la bactérie Spiruline). Par ailleurs, de nombreux animaux
sont fixés et donc immobiles (Spongiaires, Scléractiniaires, Bryozoaires, etc.)
pâquerette
chêne
spongiaires = éponges de mer
scléractiniaires = coraux
bryozoaire vient du grec, bruon : mousse et zôon : animal
"Un végétal est
autotrophe", c'est-à-dire qu'il fabrique sa matière organique à partir du
carbone minéral et de l'énergie lumineuse. C'est vrai pour la plupart des
plantes vertes (=viridiplantae) et des algues rouges (=rhodobiontes). Mais une grande partie des
"végétaux" sont hétérotrophes (fabrique leur matière organique à
partir de matière organique préexistante). Par exemple, une grande partie des "végétaux roux" (=dinobiontes) et les Fungi (=champignons). Inversement,
certains "animaux" récupèrent les chloroplastes des organismes
broutés (kleptoplastie = vol de chloroplastes), les placent dans leurs cellules sous-cutanées, et
exploitent leur photosynthèse. Par exemple, le Mollusque Elysia
(animal), les Ciliés et les Foraminifères.
"plantes vertes"
algue rouge
"végétaux roux" (gymnodinium mikimotoi)
"Un végétal est osmotrophe, alors qu'un animal est
phagotrophe". Beaucoup de végétaux assimilent effectivement par osmose (=le liquide passe au travers d'une membrane perméable qu'à l'eau, du milieu le moins concentré vers le plus concentré jusqu'à atteindre un équilibre comme pour le diluer) les
substances dont ils ont besoin. Mais nombreux sont les "végétaux"
phagotrophes, c'est-à dire qui ingèrent des proies (par exemple chez les Dinobiontes vues plus haut).
Inversement, de très nombreux animaux complètent leur alimentation par
assimilation à travers leur ectoderme (=paroi extérieure) ; par exemple les
oursins et les étoiles de mer.
L'osmose
oursins
étoiles de mer
"Un végétal possède de la cellulose". Ce n'est
vrai que pour certains des "végétaux" ("plantes vertes", dinobiontes).
Chez les autres, la paroi cellulaire est principalement constituée de composés
très différents (agar, carraghénanes etc.). Inversement, de la
cellulose est présente chez des animaux (les Tuniciers).
agar ou carraghénane = gélifiants découverts chez les algues rouges
On peut multiplier les exemples : aucun critère n'est
discriminant de ce que la tradition a réuni sous le nom de "végétaux".
Que représentent donc les végétaux dans l'arbre du
vivant ?
Ce que l'on appelle traditionnellement
"végétaux" est un ensemble d'organismes que Carl von Linné, vers 1750, a
réunis sous ce nom, sur des critères empiriques (=basés sur l'expérience) et arbitraires (=basés sur sa volonté à lui).
Dès les années 1950s, il est devenu clair que les végétaux
constituaient un ensemble polyphylétique (=artificiel), en fonction des connaissances
de cytologie (= étude de cellules en microscopie électronique), de biochimie et de biologie.
Dès les
années 1970s, les notions de "règne végétal" et de "règne
animal" ont été abandonnées au profit d'un système à 3 puis 5 puis 6 règnes etc., la plupart de ces règnes mêlant des organisme que la tradition avait
placés chez les végétaux ou les animaux.
Conclusion
La seule définition possible est la suivante : "Les végétaux sont un ensemble d'organismes sans aucun caractère commun ni distinctif (=qui permet de reconnaître, de distinguer), que la tradition (issue du 18° siècle) a réunis sous ce nom et qui sont étudiés par un ensemble de chercheurs appelés "botanistes".
Source : université de Provence